Catherine Delamaire

 

Ne plus  chercher

 


Je ne sais

Lointaine déjà
La fougue haleine
Tu es là pourtant
Et le reste
      Futile
Et toi
      Gigantesque
Pleure une passive
Au dessous
  Assise
Par débris
D'envols tués

 

 

Alors naissent les premiers points
Courbés par des voluptés d'encre fertile
Grosses de creux

    et vides


Autant accrocher un noyé
Volant l'oubli
Dans l'ombre

 

 

 


Écoute

Les gestes des bouches
Signes baveux, sots
dans leur hauteur

brisée face

à l'humble idée
Qui se tait
devant eux

 

 

Dans l'espace
qui se perd
    ainsi


L'équilibre
  dif-
fus
dans sa violence

Est simple énigme essoufflée

S'agit-il de l'asseoir?

 

 

 


La salle est
Tour à tour mauve et muette
Plus tard criarde d'éclairs ou
Ricanant sans fin...


Seuls restent ces yeux
Éteints dans le néant d'un
Son sans voix
Silence à haute tension
Peut-être mouches dansantes


Se mêle le craquement des os maigres
Trop
Qu'ils se brisent sur l'écran.

 

 

 

Elle surgit

Figés les traits s'allument
Et s'envolent tout au fond
Remontent, repassent
Ressassent la sourde légèreté
Déjà lointaine

et perlée d'images

 

 

 


Dans ce monde qui semble s'affaisser
Avec qui l'espoir silencieusement s'endort,
Elles cherchent en vain les tendres pistes
De leur danse, de leur course effrénées
               
                    "Plus de blond
                        Plus de blé
                        Plus d'Or!"

Elles restent seules, perdues, désespérées
Au fond de cet abîme, malade et abîmé…

                      Oh! Quel mauvais songe ce rêve
                        Tes cheveux
                        Tes chers cheveux d'ange
                        Tu les avais coupés!

 

 

 

La crainte souffle, telle un vent changeant
Brise fétide roule sur mes jours,
Brume tentaculaire, sombre couvercle
D'un bonheur malheureux.
Et, s'alliant aux instants profonds des souvenirs,
Méandres d'amours libres et soumises
À ses bras : drogue verte, paix charnelle
Et brûlante harmonie s'évaporent et s'enfuient
Loin d'une vie de chimères
À jamais étouffées